Histoire

HISTOIRE

Forteresse de comtes puissants

La première mention d’un château fort trônant au sommet d’une colline pointue au-dessus de la rivière Töss date de l’an 1079. Son ancien nom «Chuigeburg» (Kühburg) laisse entendre qu’elle servait de lieu de refuge. C’est en se mariant qu’Hartmann de Dillingen s’approprie les terres et le château, qu’il agrandira.  En référence à sa nouvelle demeure, il se présentera désormais comme comte de Kybourg. Cette dynastie deviendra l’une des familles nobles les plus importantes du Plateau suisse, aux côtés des Habsbourg et des Savoie. Après la mort du dernier comte de Kybourg en 1264, c’est Rodolphe de Habsbourg qui s’assure son héritage. Devenu roi allemand, il aurait même conservé les joyaux de l’empire au château fort de Kybourg.

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Sceaux des comtes∙ses de Kybourg

Château d’apparat des baillis

Alors que les Habsbourg se concentrent sur leurs terres à l’Est (Carinthie, Basse-Autriche), la ville de Zurich achète le comté au XVème siècle et en fait un baillage. Jusqu’en 1789, c’est des citoyens nobles de Zurich qui officient comme baillis au Château de Kybourg, pour des périodes de six ans. Ils tiennent tribunal et perçoivent les redevances. Lors de la réorganisation de 1831, le Château de Kybourg perd sa fonction administrative et est vendu aux enchères. C’est le comte polonais de Sobansky qui viendra alors passer ici le soir de sa vie.

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Le château des baillis selon Merian en 1642

Premier château-musée de Suisse

En 1865, le rentier Matthäus Pfau ouvre au public les portes d’un musée des châteaux et de l’art – ce sera le premier «château – musée» de Suisse ! Eduard Bodmer prolonge cette tradition jusqu’à sa mort, puis c’est le canton de Zurich qui rachète le château en 1917. Il y aménage une exposition qui sera visible jusqu’en 1999, au moment où l’Association du Musée du Château de Kybourg reprendra les rênes. L’exposition permanente est alors entièrement renouvelée, et se focalise désormais sur la vie quotidienne dans un château fort et l’histoire culturelle.

Depuis 2017 et 2019 respectivement, les expositions permanentes sont consacrées aux thèmes du château et du pouvoir. La Maison des comtes se concentre sur le monument historique unique qu’est le château, tandis que la Maison des chevaliers présente comment le pouvoir s’exerçait par le passé.

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Le salon des tableaux dans le château-musée d’Eduard Bodmer, vers 1890